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Dysgraphie chez les enfants : les 3 causes à connaître

Dernière mise à jour : 4 sept. 2023


Bonjour Madame,


Mon fils Valentin a 8 ans et écrit très mal. Son enseignante est inquiète car il ne veut pas écrire ses leçons et ses devoirs dans ses cahiers. Elle m’a suggéré de consulter un ergothérapeute.


Je ne connais pas l’ergothérapie et voudrait savoir en quoi elle pourrait aider mon fils.


Valentin est un bon élève, motivé et il aime apprendre. Il a de bonnes notes en général mais rechigne à faire toutes les activités d’écriture et de coloriage.

Merci de votre retour.

Bien cordialement,


Pascale P.



Bonjour Pascale,

L’ergothérapie est en effet tout à fait indiquée !

A l’aide de bilans psychomoteurs et cognitifs, l’ergothérapeute analyse l'origine et le degré de sévérité des difficultés de votre enfant. Il propose ensuite un plan d’action pour améliorer la graphomotricité, d’une manière scientifique, en prenant en compte la psychologie de l’enfant pour qu’il y participe activement et avec plaisir.

Valentin n’aime pas dessiner, colorier ou encore écrire ?

Son écriture nuit à sa réussite scolaire ?

Il évite par tous les moyens ce type d’activité et se plaint de douleurs ?

Valentin souffre peut-être d’une dysgraphie.


Voici les 4 indices qui en permettent le dépistage :


1. La douleur

Un enfant qui a mal en écrivant est un signe qui doit tout de suite alerter son entourage. L’ergothérapeute évaluera sa douleur par exemple avec l’échelle Visuelle Analogique de la douleur (très utilisée par le corps médical car elle sensible, reproductible et validée). L’enfant auto-évalue sa douleur en début puis au cours de l’exercice d’écriture et localise le lieu de la douleur (doigts, poignet, avant-bras…).

La rééducation prendra en compte ces éléments pour proposer de minimiser ces douleurs pour améliorer les performances d’écriture de l’enfant.


2. La lenteur

Un enfant qui présente des leçons incomplètes ou qui n’a pas le temps de recopier ses devoirs au tableau peut avoir un trouble de l'écriture.

La vitesse d'écriture n'évolue pas de façon régulière : d’environ 6.8 mots par minute en CE2, elle passe à 9 mots en CM1 puis 9.1 mots en CM2.

L’accélération entre le CE2 et le CM1 peut mettre en difficulté les élèves qui ne peuvent suivre ce même rythme. C’est pourquoi beaucoup d’élèves du CM1 consultent un ergothérapeute.

Les bilans les plus utilisés pour évaluer la vitesse d’écriture de l’enfant par rapport à celle de sa classe d’âge est l'Echelle d'Evaluation Rapide de l'Ecriture chez l'Enfant – BHK[i] en primaire et BHK-Ado[ii] () pour les collégiens.


3. Une écriture illisible

Ce signe est celui qui alerte souvent les enseignants. Il faut évidemment faire la distinction entre une écriture qui présente des signes dysgraphiques et une écriture bâclée due à un manque de motivation.

Les bilans étalonnés permettent de mesurer la qualité selon différents critères. Chacun de ces critères est important car il peut nous donner des indices sur l’origine du trouble (gestuel, visuo-spatial ou dysexécutif).


La conséquence : La double tâche

« Le cerveau traite deux tâches qui demandent de l’attention en série et non en parallèle»[iii]

Cela veut dire que si l’enfant n’a pas automatisé la tâche de l’écriture (contrairement à ses camarades), toute son attention sera focalisée sur cette activité et il ne pourra pas faire attention à son orthographe ou écouter le maître. L’enfant va alors manquer de concentration, se fatiguer rapidement et va privilégier l’oral plutôt que l'écrit.

Les thérapeutes parlent alors d'un surcoût cognitif lié à l'écriture.


Je vous conseille donc vivement de consulter un ergothérapeute pour :

· effectuer les évaluations nécessaires pour déterminer les causes des difficultés de Vallentin (coordinations, motricité fine, difficultés visuo-spatiales, attentionnelles),

· mettre en place une rééducation efficace basée sur des objectifs concrets et quantifiables (ex : pouvoir écrire toutes les lettres de l’alphabet de manière lisible avant Noël) pour remédier aux troubles mis en évidence par l’évaluation, éventuellement accompagnée d’activités complémentaires telles que la motricité fine si Valentin présente une déficience dans ce domaine.

· envisager des solutions pour faciliter sa scolarité (outils informatiques, cahiers avec lignes colorisées, etc) tout en accompagnant l'équipe pédagogique à intégrer ses adaptations.


Ces trois axes doivent être mis en place conjointement avec l'enfant et la famille.

Je suis à votre disposition si vous souhaitez plus d’information ou me rencontrer avec Valentin.


Bien cordialement,


Terapeuta Ocupacional colegiada numero 584


[i] BHK; Hamstra-Bletz & Blöte, 1993


[ii] Charles, Soppesla et Albaret, 2004


[iii] Caroline Huron, "L’enfant dyspraxique, mieux l’aider à la maison et à l’école"


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